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Rafik, vous avez travaillé en Tunisie et en France, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
Je suis titulaire d’un diplôme de doctorat en Ingénierie des Fonctions Biologiques obtenu à l’Université Lille 1 Sciences et Technologies en 2011. J’ai ensuite déroulé ma carrière d’enseignant-chercheur pendant 16 ans en Tunisie au sein de l’Université de Jendouba et rattaché à l’Institut Supérieur de Biotechnologie de Béja (ISBB). Au cours de cette expérience, j’ai été l’un des membres fondateurs du Laboratoire de Physiologie Fonctionnelle et Valorisation des Bio-Ressources et j’ai dirigé un groupe de recherche sur le bioraffinage et la production de biomolécules à haute valeur ajoutée (BioValue). J’ai aussi occupé les fonctions de directeur de département de Biotechnologie (2017-2020) et directeur général de l’ISBB (2020-2021). 
Depuis 2015, j’ai pu développer des activités de recherche avec la France. J’ai notamment été chercheur invité au sein du Laboratoire GEPEA et professeur invité à l’IUT de Saint Nazaire /Polytech Nantes de l’Université de Nantes, au cours de divers séjours. 
Mes recherches et mon enseignement étaient axés sur les "Bioprocédés pour les Bioressources" avec des problématiques de transformation de matières premières biosourcées pour produire des biomolécules actives et fonctionnelles à haute valeur ajoutée pour des secteurs tels que la cosmétique, l’alimentation, la nutraceutique et la santé. Cela vise le développement et l’optimisation de procédés éco-responsables pour une gestion sobre des bioressources.
Ces expertises ont été renforcées par d’étroites coopérations avec des partenaires européens et internationaux. Cette ouverture à l’international m’a permis de participer à des sociétés savantes et à des comités éditoriaux. En effet, je suis aujourd'hui éditeur académique de Journal of Food Quality et membre du comité éditorial de Journal of Food Biochemistry et Industrial Crops & Products.

Qu'est-ce qui vous a poussé à revenir en France et en particulier à la Chaire de Biotechnologie CentraleSupélec ?
Différentes raisons à la fois personnelles et professionnelles m'ont conduit à cette décision. Cette opportunité représente une nouvelle étape de ma carrière. J’ai envie d’être confronté à de nouveaux challenges, avec l’envie d’apprendre et de découvrir de nouveaux horizons, ce qui représente réellement pour moi un formidable vecteur de motivation et d’implication.
J’avais envie de relever ce nouveau défi et de travailler au plus haut niveau scientifique et dans un environnement international avec l’élite de la recherche française.  C’est la raison pour laquelle, j’ai décidé de rejoindre la Chaire de Biotechnologie de CentraleSupélec, une équipe de recherche d’excellence et de pointe dans le domaine des biotechnologies industrielles et notamment l’application des sciences de l'ingénieur aux bioprocédés et aux matériaux biosourcés. Mon souhait était aussi d’intégrer une structure de recherche travaillant avec un objectif de transfert technologique vers l’industrie et venant en soutien à l’innovation des entreprises dans le domaine de la biotechnologie, le bioraffinage et l’utilisation bioressources. 
De plus, appartenir à CentraleSupélec, prestigieuse école d'ingénieurs en France et à l’Université Paris-Saclay, première université française à intégrer les 15 premières places du classement des meilleurs établissements mondiaux (classement de Shanghaï) représentent des motivations supplémentaires. 
Je suis ainsi très honoré et enthousiaste de rejoindre les talents qui composent la Chaire de Biotechnologie de CentraleSupélec.

Quels sont vos sujets de recherche de prédilection ?
Fort d'une riche expertise dans le domaine de Génie des Procédés et Bioprocédés, j’ai pu étudier la valorisation de la biomasse avec une approche bioraffinerie ainsi que le développement de nouveaux procédés de biotransformation fondés sur les technologies innovantes, applicables à la valorisation des bioressources au sens large, d’origine agricole ou microalgale, pour la récupération de substances bioactives naturelles.
A la Chaire de Biotechnologie de CentraleSupélec, je vais porter l’axe de recherche Biotransformation avec l'ambition de contribuer à la conception et l'optimisation de bioprocédés industriels innovants alliant la performance et la robustesse. L'objectif global est de développer un nouveau concept de procédé avancé de bioraffinerie - la raffinerie bioactive - permettant l’optimisation du bioprocédé de transformation tout en s’intéressant à la conservation ou l’amélioration des activités biologiques et propriétés fonctionnelles des molécules d’intérêt. Notre challenge est de fournir une base scientifique et technologique solide pour étayer les décisions stratégiques pour le développement industriel de la valorisation de bioressources en produits à haute valeur ajoutée. Les approches expérimentales développées seront complémentaires et en étroite synergie avec le socle de compétences de la chaire en modélisation afin de répondre aux questions de production industrielle par changement d’échelle. 

Vos compétences en 3 mots

Bioprocédés pour les biotechnologies, Collaboration, Excellence & Innovation